En complément de ce dossier, voir "Gérez et valorisez vos archives privées musicales" - www.jaquelinepaternault.com - page 3

PRESSE ET MUSIQUE AU XIXème SIECLE

 

KALEIDOSCOPE

 


 

    

Voyage en calèche numérique           

 

 

Textes et documents réunis par Jacqueline Paternault

 

       DOCLIBRE                                                          2011/6

 

Sommaire

L'itinéraire de ce "voyage en calèche numérique" nous projette à travers une remontée des siècles (transportée par nos actuels moyens  communication): à l'ère des bibliothèques virtuelles, des livres électroniques, de la mise en ligne des archives, accessibles à tout internaute,  l'équipement de notre "véhicule" se trouve nanti de techniques de "ressources en ligne" et de recherche "avancée" pour mieux découvrir le "web invisible"....vu du ciel numérique, le XIX è siècle nous apparait, irradiant la mouvance de ses évènements historiques dans la lumière et la richesse de  décennies novatrices: les "omnibus", tirés par des chevaux, font place au "cheval vapeur", l'on parle du "télégraphe"... tandis que Nadar et sa photographie incarnent, ainsi que la presse illustrée, une apologie naissante du visuel. Dans les rues, celles des chansons et des kiosques à musique, le progrès côtoie la misère. Traverser l' histoire des écrits et des sons forge les images d'un  paysage kaléidoscopique: notre calèche y fera trois haltes, dans l'univers de la presse, celui de la musique et celui leur environnement technique.  

I-Sur les pas d'un homme de plume

 

chemins  de vie

la carrière: "à travers la presse illustrée"

(le visuel et la chronique)

.le journaliste, le directeur de presse

.l'écrivain, l'histoire et le théâtre

 

 

       

M.De Balathier/Croquis d'un ami

 (non daté )      

II-La  musique à travers la presse: virtuosité d'un "outil de veille"                
III-Itinéraire d'un partition: graveurs, imprimeurs, éditeurs...      

 Machine litho-direct, offset-presse

début XX è siècle

IV-Paroles de plumes

      Cap web

 

 

 

 

Conclusion : la plume en héritage

    Remerciements

 

        pour communiquer votre avis:

        jacquelinepaternault@orange.fr

I-Sur les pas d'un homme de plume

A travers un siècle marqué par la densité d'un contexte historique et social : l'Empire(1804-1814), la 1ère Restauration(1814-1815),Les Cent jours(mars à juin 1815), la 2è Restauration(1815-1830, La Monarchie de juillet(1830-1848), La 2è République(1848-1851)Le 2d Empire(1852-1870),la guerre Franco-prussienne en 1870, la Commune de Paris (journées de mars à mai 1871) et la 3è République(à partir de 1870)... l'intensité des événements politiques, techniques et humains  tisse la trame de l'évolution du journalisme:  la loi relative à la liberté de la presse prend effet le 29 juillet 1881, consécutive au principe de l'abolition de la censure et à la "Déclaration des Droits de l'homme" instaurée par la Révolution. La liberté d'expression, l'indépendance et le pluralisme de la presse après le rachat des journaux inquiètent les professionnels, même si elle se conjugue au respect de la propriété intellectuelle, du droits d'auteur et de l'ordre public...L'histoire de la musique qui dessine la période "romantique" implique également une législation  propre au respect de droits d'auteurs compositeurs dans une fonction en perpétuel devenir ...Le dépôt légal, instauré par François 1er, (ordonnance du 28 décembre 1537) avait déjà pour premier objectif de surveiller ce qui était écrit...Le décret du 5 février 1810 rend obligatoire le dépôt à la BN et au Ministère de l'Intérieur. La "SACEM"(Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs Musicaux) est créée en 1851. Protéger et défendre les droits d'auteurs se réfère , de nos jours, aux  "code du patrimoine" et  autres textes relatifs à l'évolution de notre ère numérique...(cf rubrique IV-d)

Notre guide, ici, à travers les rues de Paris, se nomme François Aldophe Monnot de Balathier de Bragelonne ( la biographie qui suit s'appuie sur des sources officielles, des archives et bibliographies, en ligne et la consultation d'archives privées...)

Homme de conviction ,aux opinions tranchées, journaliste "blanchi sous le harnais"(IV-f), imprégné de valeurs traditionnelles, il prône le goût d'un  attachement fonceur, d'un savoir être qui se démarque et suscite la fidélité engagée de ses amis  autant qu'il attise de solides inimitiés. Ainsi s'affirme sa carrière, parfois bruyante dans la seconde moitié du siècle.

Chemins de vie:

Né le 2 février 1811 à Auxerre(Yonne), fils  de Jean-Baptiste Monnot, greffier et de Marie Seguin .

Il vient à Paris, dans sa  toute jeune enfance ; ses études se réalisent au collège Bourbon qui devint, ensuite, lycée Condorcet

-1833:  âgé de 22 ans, il fait ses premiers pas "d'homme de lettres" au "Cabinet de lecture"(cf ci-dessous, rubrique "carrière")

-1835: est adopté par François-Joseph  de Balathier dit "Barcelone" (dit "de Bragelonne" en français) qui décédera en 1847 à Paris - cette mention est ajoutée à l'acte de naissance du 2 févier 1811 à Auxerre" selon un arrêt rendu par la cour royale de Paris, le 20 novembre 1835, confirmatif d'un jugement  du tribunal civil de 1ère instance du département de la Seine, du 7 septembre, même année".

-1838: naissance de sa fille aînée, Adolphine, née d'une première union avec Anne Honorine Legrand

-1847: épouse, à Montmartre, Mélanie Huette

-1848: naissance de sa seconde fille, Blanche

-1868: est nommé chevalier de l'Ordre Impérial de François-Joseph d'Autriche

-1869: mariage de Blanche avec Albert James, musicien

-1871: décès  subit de son épouse, Mélanie Huette

-1885: second mariage de Blanche(suite au décès d'Albert James) avec Charles Cormier, industriel

-1888: 24 octobre, François -Adolphe décède à Versailles; il est inhumé, le 26, au Père Lachaise où il repose dans la sépulture familiale

La carrière  d'homme de lettres:

.journaliste, directeur de presse

-1833: débute en littérature en qualité de rédacteur au "Cabinet de lecture"(dirigé par Darthenay). En 1836, il en devient rédacteur en chef mais ce journal appartenant au banquier Pourrat est mis en vente.

 -1836: publication d'une étude "Mademoiselle de Châteauroux"

-vers 1838: entreprend la  publication de "Paris élégant" journal de mode , réalisation sans suites

-1839: participe au "livre d'or" créé par Nadar, Français et Noël

puis, travaille à la "Chronique" de Paris et au "Charivari"

-1845: fonde la "Silhouette" journal satyrique auquel Villemessant s'intéresse lorsqu'il crée  le "Figaro" hebdomadaire. Nadar collaborera également à la "Silhouette" vers 1846

-vers 1846: assure la fonction (confiée par Villemessant) de secrétaire de rédaction de l' "Evénement" qui précède le "Figaro" quotidien

-1850-51: est nommé au poste de Directeur des théâtres Royaux( théâtre du Parc à Bruxelles)

-1856: "Le Voleur" dont il devient directeur lui est légué par Emile de Girardin(voir * ci-dessous)

-1860 : parution de "Deux voyages de l'empereur et de l'impératrice dans la nouvelle France et en Algérie"(deux à trois fois par semaine)

-1864: crée "Le petit journal illustré" qui précède une autre création:

-1864: fonde la" Presse illustrée", y collaborant avec ses amis Tony Révillon et Fulbert Dumonteil: des illustrations et primes offertes aux abonnés, sous formes de portraits: ce système attractif se conjugue  au succès de la rubrique "le dernier mot de Rocambole" valorisant le tirage qui connait un accroissement considérable: le public se prend d'engouement pour la presse populaire à travers l'évolution des illustrations comme des récits de faits divers.

-1866: La "Petite Presse" prend la suite du précédent journal: le N° 31, décembre 1866 se livre à une autoanalyse qui explique cette vogue et son influence sur les grands journaux.

-1871: tandis qu'il parvient à s'échapper de sa maison incendiée, la "Petite Presse" fut supprimée et" valut à son rédacteur en chef une courte détention dans les cachots de la conciergerie": il en sera libéré le 11 avril par son collègue Victor Cochinat (IV-g)

-1886:cède la propriété du "Voleur" à ses collaborateurs, il prend sa retraite après cinquante-cinq ans de carrière mais  accepte d'y poursuivre la rédaction de la chronique de chaque semaine qu'il intitule "Par-ci Par-là"...(IV-e)

* "en 1856, il avait acheté, dans la succession de son ami Molé-Gentilhomme, la propriété du "Voleur" qui, malgré sa fusion avec le "Cabinet de lecture" ne tirait plus qu'à 500 exemplaires et perdait mille francs par mois . De 40F qu'il coûtait, il  en réduisit le prix à 6F par an, 8F en province et l'enrichit d'illustrations dont la vogue était à son début. Le succès favorisa son audace et sa persévérance: quelques années après le "Voleur" était arrivé à un tirage considérable...".F.Fetscherin et F.Chuit(IV-e) 

Amis et relations:

Villemessant, Rochefort, Tony Révillon, Molé-Gentilhomme, Nadar...

.l'écrivain, l'histoire et le théâtre:

"Quatre-vingt heures de guerre civile 1848, Paris, Martinon(s.d.)

"Le Docteur Péreire et les sourds muets, Paris, impr. e Brière,1855, 16 p.

"Le mystère des prisons "Paris, A. de Vresse, 1858, 281p.

"Le donjon de Jean sans peur", 1866,  8 p.

"Paris insurgé...", 1872 en vente au bureau du journal "Le Voleur"

En qualité d'homme de théâtre, son nom est également associé à la rédaction d'une "Chronique théâtrale ("Le Voleur"); membre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, il collabore à:

"Une femme compromise"(avec Ancelot, Lefranc et Mol-Gentilhomme) en 1843

"La chasse aux jobards(avec Lefranc et Labiche) en 1847, représentée, pour la première fois aux "Folies dramatiques" le 18 mai

"Pauvre père"(avec Nyon)

"Deux papas très bien"(avec Lefranc et Labiche)

                                                         #

Extrait du "Par ci Par là" du journal "Le Voleur" 22 juillet 1886 p 459:

"Les Parisiens qui aiment les spectacles, les pompes et les cérémonies ont dû être contents, car voilà trois semaines que, tous les jours, pour ainsi dire sont des fériés: fêtes publiques, inaugurations de statues, funérailles magnifiques, il y en a pour tous les goûts".

Ce N° décrit, en particulier, les cérémonies du 14 juillet, l'inauguration de la statue de Lamartine(dans le square qui entoure le puits artésien de Passy), les funérailles du cardinal Guibert, archevêque de Paris)...

Pour conclure cette première étape, écoutons un collègue journaliste, qui décrit M. de Balathier comme: "un véritable homme de lettres, qui a éprouvé tous les malheurs inhérents au métier...une très ingénieuse et vaillante plume, ayant droit, par le destin, d'avoir le bec... très pointu."(IV-h)

La grande presse et la presse traditionnelle qui règnent laissent  également place à l'encre d'une abondante presse spécialisée .

II-La musique à travers la presse: virtuosité d'un outil de veille

Si la vie artistique magnifie ce Paris du XIXème siècle, les images foisonnent: celles des représentations fastueuses, grandeur de l'opéra comique et de l' art lyrique dans l'architecture "haussmannienne", l'ère de la musique romantique n'exclut malheureusement pas la réalité de la misère: au son de l'orgue de barbarie ou des chansons des rues quand Montmartre était une campagne, pendant ce temps, les impressionnistes "pixellisent" les paysages ,  la création musicale et littéraire illumine les "salons"; l'on observe, encore, les instruments des musique sont sont transportés, en voiture à bras, par les interprètes eux-mêmes sur les lieux des expositions, tandis que les kiosques font raisonner la musique de "plein air" ...En 1867, Madame et Mademoiselle de Balathier se rendent au "bal organisé à Saint Germain des Prés par Madame O'Conell, habillées "l'une d'aurore et l'autre de rosé"(IV-i ): accompagnons-les, également, dans la lecture  de la presse musicale...

Une pléiade  de journaux, revues ,gazettes... illustre la richesse culturelle du siècle détaillant  le foisonnement des activités. Nul objectif d'exhaustivité n'est, ici, souhaité: une simple sélection représentative sera garante de densité et de pertinence. Tandis que la presse quotidienne traditionnelle laisse volontiers place à la musique:  la "Petite Presse" du 22 avril 1866 consacre sa chronique à l'interprétation de "Don Juan" par le chanteur "Faure" complimenté et habilement dessiné , le Figaro du 10 octobre 1888 publie un extrait de la partition  l'opéra bouffe "Barbe-Bleue" de Jacques Offenbach ...

La valorisation de notre patrimoine culturel s' incarne à travers les réalisations de notre ère numérique:  le registre de ces publications  a fait l'objet de sélections bien ciblées donnant lieu à des mises en ligne: tels les outil de recherches "RILM "(Répertoire international de Littérature Musicale" ou "Archives  RIPM" (Répertoire International de Périodiques Musicaux), base de données en ligne... Du traitement sélectif des données résulte l'un  des plus précieux "outil de veille"  éclairant notre siècle...La vie musicale, la crise sociale, l'évolution de la politique artistique du XIX è siècle  y résonnent clairement à travers :"Le Ménestrel", "La Revue française de musique, "Le courrier musical", La Correspondance de amateurs musicaux" "Comoedia", "Le monde musical", "Le Tintamarre", "l'Art musical"(Sarthe),...la scène mondiale n'en est pas exclue: "Gazetta musicale, Milano" (Italie), "Musikalische Zeitung(Allemagne)", "The Musical Word(Grande Bretagne)". Autre témoin:" le Monde artiste" du 29 juillet 1894 ( IV-b/T2 p.13) qui précise au sujet des ventes des chansons des rues que" le premier mille vendu couvrait les frais d'édition et que les partitions des chansons rapportaient 6 à 7 mille francs par an car les musiques(patriotiques notamment) se vendaient aux kiosques".

A titre d'exemple, notre premier "document phare" sera ici le n° de mai 1863 de la "Revue et nouvelle Gazette Musicale" Facilement accessible en "texte intégral" (fulltext), ce type de document mérite  cependant une lecture attentive, confrontée aux difficultés de compréhension du texte à des obstacles de lisibilité , fragilité, détérioration..... Sa structure bien composée détermine, cependant, rubriques et sous rubrique charpentées, documentées, révélatrices des "qualités d'exploitation de l'info" bien présentes: Rubriques et sous rubriques abordent les thèmes majeurs: contexte, politique culturelle, compte rendus précis des événement proposent aux "analystes" des données pertinentes: l'on peut ainsi s'intéresser aux conditions de vie des musiciens, aux goûts du public, à la programmation ciblée de la vie artistique,  aux caractéristiques des interprétations....à l'exigence, sans pitié, de l'art musical:

transcription fidèle:

"sommaire-concert populaires-soirée musicale par Paul Ismitli-auditions musicales par Adolphe Botte-Bouffes parisiens: Job el serni chien opérette en un acte, paroles de M. Mestipes, musique de M.Emile Jonas...Madame Pygmalion opérette bouffe en un acte, paroles de Ms.Jules Adenis et Francis Tourte, musique de Mr Frédéric Barbier. Revue critique par Adolphe Botte.-Revue théâtrale par D.A.D. SainYves..."-                                                                                                                                                                                                                                                                        autres.rubriques                                                                                                                                                                                                                                               -analyse d'une méthode pédagogique:" H. Reber attentif au chants et basses  donnés par plusieurs élèves ayant eu le prix du concours du conservatoire et précise que "le comité du conservatoire a donné, dans un rapport approbatif a donné son entière adhésion aux doctrines enseignées par ce professeur" en précisant que son traité de théorie musicale est l'un des meilleurs livres de théorie musical paru de nos jours." Il est encore précisé que "l'édition imprimée  avec les procédés typographiques musicaux de Monsieur Iantensen dont les capacités favorisent la popularisation   des livres d'enseignement musical-article signé A. Elwart"

-Publications: l'annuaire des artistes des artistes musiciens qui sera dune grande utilité va paraitre sous peu(auteur: Madame Besnier et parution d'un nouveau journal: Musée de la musique religieuse

-"Chronique départementale Strasbourg la" bohémienne" de Balfe programmé au théâtre de la ville(chanteuses: Mmes Stranski et Rodez, Messieurs Koubly et Marehot)...une annotation fait mention que les ouvriers de la maison Pleyel, Wolf et Comp....en vue d'offrir à leurs camarades de la Seine Inférieure une preuve de sympathie, ont programmé une soirée musicale dont le produit sera affecté à l'oeuvre de bienfaisance qui s'est spontanément organisée dans toute la France "..puis l'article félicite"la Société des Beaux Arts du but qu'elle s'est proposé , des services inappréciables aux auteurs vivants et plus particulièrement aux symphonistes en faisant entendre leurs ouvrages".

III-Itinéraire d'une partition: graveurs, imprimeurs, éditeurs...

"L'on m'interrompt, c'est infâme, il faut décidément que l'enfer s'en mêle!" "ainsi s'écriait Berlioz, en 1837,lorsqu'on interrompait les répétitions de son requiem..."les théâtre ne voulaient pas de moi, mais j'avais les concerts, mes concerts; et moi-même, à mes frais, je publiais mes oeuvres... Ces suprêmes ressources sont impossibles: faire graver une symphonie, c'est vingt mille francs; la faire copier et n'avoir qu'un seul matériel d'orchestre, c'est quatre mille francs! quelle somme pour un malheureux croque-notes, alors que les chaussure coûtent cent francs et que les leçons de musique rapportent cent sous...Un concert, au tarif syndical me coûterait quelques vingt-cinq mille francs pour une exécution et deux répétitions.." cet extrait de l'ouvrage d'Alfred Boschot (IV-c) exprime les confidences que l'auteur imagine recevoir de Berlioz, après son décès. Les propos n'en sont pas moins descriptifs d'un réalité fidèle à la vérité: celle de la misère connue par le quotidien de nombreux artistes, des auditions suspendues par les grèves des musiciens...

L'univers de la presse, à l'époque, cite les noms de Damourette, Deluzzi...illustrateurs, celui du graveur Dochy du "Monde illustré"...., les progrès typographiques sont illustrés par le nom de Marioni, ceux de la photographie par Nadar et Carjat: ce ne sont que quelques exemples!... Poursuivons, à présent, l'itinéraire musical  d'une partition, d'un manuscrit, chemin empreint, de méthode, d'embûches et de réalisme: les lignes de cette rubrique s'inspirent principalement de deux publications: un article de Danielle Ribouillault (IV-j) et l'ouvrage Dictionnaire des éditeurs(IV-b)                                                                           

Dès les années 1660, les progrès techniques font évoluer le système de  "typographie" qui fabriquait l'assemblage de caractères mobiles vers une technique de gravure sur des plaques de métal... cependant cette évolution va de pair avec de nouvelles contraintes( les "plaques" étant réutilisées pour  de nouvelles impressions en vue satisfaire le public) la mention de la datation est supprimée laissant une béance quant au parcours de l'oeuvre à travers le temps...En 1886, un premier texte cependant, va rétablir, peu à peu  la législation...il sera "ratifié" en France en 1896

Comment cheminer avec une oeuvre? comment retrouver sa datation? Quels en sont les acteurs? La multiplicité des "outils" d'investigation joue en la faveur du chercheur: l'ouvrage "l'imprimerie et la librairie à Paris de 1789 à 1813 inclut un catalogue alphabétique des professionnels de l'environnement technique( imprimeurs, libraires, éditeurs, graveurs, vendeurs, copistes...)

Répondre à cette interrogation suppose de faire appel à l'analyse approfondie d'indices et d'acteurs minutieusement observés

Le Graveur est également un "décorateur": les début de la gravure ancienne fait appel au burin, puis apparaissent les poinçons pour les signes musicaux( les lettres demeurant, initialement, gravées à la main) au début du XVIII è siècle tandis que la lithographie fait ses premières apparitions à la fin du même siècle ...

L'imprimeur est également acteur: à l'époque des moulins à papier quand celui-ci constitué de papier chiffon (ère Gutenberg, incunables...) s'acidifie à travers les décennies, les pages  des partitions, tournées se disloquent peu à peu(l'ère numérique pourra alors, en maintenant le respect de la légalité, reproduire et "sauvegarder", (l'archivage traditionnel se complétant de fonctions électroniques) ...au XVIII è siècle, l'on tendait des signes typographique mobiles, la presse faisant place à la métallographie(passage de la pierre au métal se conjuguant à l'utilisation d'un papier moins épais. Format et nature du papier sont encore des éléments à considérer

Le copiste est l'acteur du manuscrit: ce dernier est-il de la main de l'auteur? La calligraphie peut apporter la réponse sur laquelle influent également la qualité de l'encre comme celle du papier ou encore la présence "d'annotations"...

L'éditeur fournit des pistes primordiales. L'histoire de l'édition va de pair avec une multitude de sources référentes, dès le XIX ès. Bibliographies, dictionnaires, catalogues méritent une consultation attentive telles les ressources probantes(l'on peut encore citer le "RISM"-Répertoire International des Sources Musicales)...Ces investigations s'élargissent à l'adresse des éditeurs, selon un système de "croisement des données" à quelle adresse" se trouvait telle maison d'édition au moment de l'impression d'un manuscrit.

Une autre méthode consistera à évaluer le"COTAGE" référence numérique ou alphanumérique qui pourra être comparé aux tables de datations fournis par l'ouvrage(IV-j).

Le XIX è siècle fait progresser les techniques d'impression, d'édition, de publication musicales, la question de la datation, à l'époque, ne put toujours être résolue...Il a fallu l'apparition de notre ère numérique pour maintenir, préserver, protéger, comprendre le patrimoine culturel existant...les mises en lignes en attestent et décuplent le taux de consultations, 

 

IV-Paroles de plumes

a-Histoire générale de la presse française, publiée sous la direction de Claude Bellanger, Jacques Godechot, Pierre Guiral et Fernand Terrou. Tome II: de 1815  à 1871, Presses Universitaires de France

b-Dictionnaire des  éditeurs de musique français, Annick Devries, François Lesure.  Ed. Minkoff, T.1, 1979, des origines à 1820 et T. II, 1888. 1820- 1914

c-Chez le musiciens(du XVIIIè siècle à nos jours), Adolphe Boschot, de l'Institut. Paris, Plon, 1928

d-Bulletins ADI, Adbs-association des professionnels de l'information et de la documentation N°21(aout 2007), 118(mars 2011)...

e-Le "Voleur" 59è année, 1886, N° du 22 juillet

f-Le "Monde Illustré", 1888,N° du 3 novembre

g-La "Petite Presse", 1871, N° du 1er juin

h-Le "Petit Vapereau, lanterne biographique et satirique" Théodore Labourieu, p 27-28 s.d.

i-Le " Figaro", 1867 N° du 26 février

j-"Comment dater les oeuvres musicales imprimées en France" article de Danielle Ribouillault in "RIMF"(Répertoire International de Musique Française) 1980/1 p. 85-109

Cap web

sites référents:

-biliothèques universitaires:

www.paris-sorbonne.fr/les-biliotheques/

-les archives de la presse:

www.lesarchivesdelapresse.com

www.journaux-collection.com

espace51@wanadoo.fr

d'autre sites relatifs au domaine musicologique sont mentionnés par la rubrique "cap web" des dossiers de la collection "Doclibre".

V-Conclusion: la plume en héritage

Le temps d'un" voyage en calèche numérique"(Rocambole n'a pas dit son "dernier mot"), une plume trempée dans l'encre électronique se détourne des cartographies du 21è siècle, pour se poser, quelques instants, sur l'histoire , celle faite de mots et de notes, celle d'écrits et de sons...Ici, dans l'univers de la rue, au rythme de l'orgue de barbarie, comme dans celui du théâtre et de la musique romantique, les secondes s'impriment , se conjuguant aux accords de musique, dans les images tourbillonnantes d'un fabuleux kaléidoscope: à l'écoute de ce métronome, le XIX è siècle fait encore battre notre coeur! Cette valorisation incontestable de notre patrimoine culturel et de l'image virtuelle est la marque de notre siècle; cependant, lorsque les lecteurs découvrent la gratuité de l'information, lorsque l'édition devient celle des livres et revues électroniques, lorsque le domaine musical se "télécharge", les aspects juridiques ,socioéconomiques et humains sont contraints à une évolution exponentielle. Soumises à la gouvernance numérique, la diffusion de l'information et sa conservation, pour les décennies à venir, si elles cautionnent la mise en relief du patrimoine informationnel  n'en demeurent pas moins sources de multiples interrogations pour les professionnels de l'information comme pour ceux de l'univers musical.

Remerciements:

aux  personnels des services publics ainsi qu'aux propriétaires d'archives privés ayant contribué à la réalisation de ce dossier.

© Tous droits de reproduction réservés. Dossier publié en mai 2011