Pianiste,
Professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris(1927-1951),
Chef d'orchestre et Compositeur
aux XIXè et XXè siècles
Textes et documents réunis par Jacqueline Paternault
Avec la participation de Jacques Castérède
Premier Grand Prix de Rome, Premier Prix de piano...
Professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris
voir "témoignages" et "cap web"
SOMMAIRE
Si les XIXè et XXè siècles ont su rendre hommage au talent d'Armand Ferté, de rares publications(cf rubrique V.1) lui ont été, jusqu'à présent, consacrées; le fonds documentaire patrimonial qu'il a transmis à ses filleules permet, cependant, aujourd'hui, de lui dédier un nouvel éloge: au XXIè siècle, laissons parler le "Maître" à travers un récit autobiographique (éclairé par ses archives privées) que l'écriture numérique a l'honneur de pouvoir, ici, transcrire.
I. L'homme: chemin de vie
.biographie .extraits de notes autobiographiques: anecdotes et souvenirs
|
![]() |
II. La carrière de
pianiste, concertiste,
de chef d'orchestre, et d'enseignant (témoignages et allocutions) titres et fonctions, action musicale
|
![]() quelques mesures de la main de l'auteur |
III. Le compositeur et son oeuvre |
![]() |
IV. Les
secrets d'un cartonnier, bibliothèque musicale et archives patrimoniales manuscrits, inédits, quelques photographies et croquis... |
V.1 Paroles
de plumes
.2 Cap web |
VI. Conclusion Remerciements |
![]() |
Annexes: 1-"jeunesse et musique" 2-audition |
Merci de communiquer votre avis sur cette étude: |
I. L'homme: chemin de vie
biographie:
1881(22 octobre) | Naissance à Paris; est initié très jeune à la musique par ses parents |
1885 | Débute le piano(professeur Monsieur Létourneau) à l'âge de 4 ans |
1887 | est présenté à Massenet( interprète la mélodie N°1 de l'album pour la jeunesse de Schumann) qui décèle un élève "royalement doué" |
1888 | est orienté, en conséquence ,vers deux enseignants au Conservatoire de Paris: Emile Decombes (classe de piano) et Paul Rougnon (classe de solfège). Est admis, malgré son jeune âge, avec l'autorisation d'Ambroise Thomas, alors directeur du Conservatoire, en qualité d'auditeur à la classe de E. Decombes pour jouer, en fin d'année, à l'audition de ses élèves |
1889 | décès de son père |
1891 | est reçu à l'examen d'admission (classe de E. Decombes) |
1893/94/95 | obtient successivement les 3è, 2è et 1ère médailles de piano |
1897 | second prix de piano (classe de Louis Diémer) |
1898(21 juillet) | premier prix de piano(voir illustration du sommaire) |
1899 | premières apparitions en public: concert organisé par "Le Figaro" en l'honneur de Massenet, avec lequel il interprète, à quatre mains des fragments de son oeuvre "Années passées"... |
1899 | élève de Xavier Leroux(classe d'harmonie) |
1900 | durant l'exposition universelle, collabore avec Edouard Colonne qui dirige son orchestre lors de concerts quotidiens; il devient également l'élève d'André Gedalge (classe de contrepoint et fugue) |
1901(23 avril) mois suivants |
premier concert avec orchestre, dirigé par Edouard Colonne...parmi
les oeuvres programmées, les "Variations" de Fischof sont
brillamment interprétées à deux pianos par Louis Diémer et Armand Ferté tournées en France avec Jules Boucherit, puis il rencontre Saint-Saëns |
1901-1902 | service militaire(31ème régiment d'Infanterie). Timbalier, il joue des cymbales dans les défilés. |
1903 | reprise de nouveaux concerts: il rencontre Henri Duparc, Rhené-Baton, Vincent d'Indy... |
1905 | nombreuses tournées en France, avant d'honorer un contrat en Angleterre |
1905/1906 | début de graves difficultés de santé liées à une lésion pulmonaire...soins au sanatorium de Hyères , convalescence à Seyssinet (Dauphiné). La région grenobloise sera terrain propice à sa carrière musicale(voir ci-dessous) après qu'il eut connu l'influence de l'éminent chef d'orchestre Camille Chevillard(Concerts Lamoureux) |
1907(12 août) | épouse, à Paris, Renée Marchal, sa fiancée depuis 1903 |
1908/1909 | durant une série de concerts dans le midi apparaissent de nouveaux symptômes de fragilité pulmonaire |
1914-1918 | passe devant le conseil de révision, est réformé |
1920(à compter de) | voir rubriques "carrière" ci-dessous |
1927 | est nommé professeur au Conservatoire de Paris |
1951 | prend sa retraite, poursuit son oeuvre et ses actions musicales, Professeur honoraire au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris |
1973 (13 févier) | décède à Paris, repose au cimetière de Marly-le Roi ainsi que son épouse et sa famille |
extraits de notes autobiographiques, anecdotes et souvenirs-Armand Ferté raconte:
.Les amis, "en 1888, Reynaldo Hahn, âgé de 14 ans, manifestait des dons miraculeux sollicités par Monsieur Decombes pendant sa classe:"Reynaldo, veux-tu composer un morceau de déchiffrage que nous lirons lorsque tout le monde aura joué?"Une heure après, Reynaldo remettait au Professeur l'un de ses bijoux d'élégance de musicalité, sans paraître avoir été gêné le moins du monde par ce qu'il entendait pendant qu'il le composait."
.Les Maîtres, " en 1913, je dinais fréquemment chez Saint-Saëns en compagnie de Messager. Ce soir-là, je les rejoins, contrarié d'avoir oublié mon parapluie dans un taxi : mon cher Maître ne se priva pas de me taquiner...! Quelle ne fut pas ma surprise, le lendemain matin d'entendre sonner à ma porte- j'habitais, alors, au 5ème étage sans ascenseur? Ce visiteur n'était autre que mon grand cher Maître qui venait m'offrir un nouveau parapluie n'hésitant pas, pour cela, malgré son âge, à franchir les escaliers: sa sensibilité, à travers cette marque de fidèle affection, me laisse un émouvant souvenir."
.Une Citation retenue dans un recueil de notes :"L'artiste ne peut être égoïste, disait Ysaÿe, il est fait plus pour donner que pour recevoir".
.Le talent des musiciennes, "en 1909, j'ai donné un concert avec le concours de l'admirable Jeanne Raunay"..."c'est avec une grande émotion que je me souviens d'un concert Colonne, en 1913, où la joie me fut offerte de donner, avec la sublime Felia Litvinne, l'audition intégrale des "Amours du poète": quelle prodigieuse artiste!". "en1903, j'avais joué, sous la direction de mon ami Camille Chevillard, la "Symphonie sur un chant montagnard "de D'Indy, qui, je crois pouvoir l'affirmer, n'avait jamais été réentendue depuis sa création, en 1887,et dont Madame Bordes-Pène avait été la remarquable interprète."
|
![]() |
En 1888, Armand FERTE est admis au Conservatoire, en qualité d'auditeur, malgré son jeune âge, avec l'autorisation du directeur Ambroise Thomas. Admiratif, il y côtoie de grands élèves aux noms et aux brillants avenirs: Alfred Cortot, Lucien Wurmser, Reynaldo Hahn, Raoul Laparra, Joseph Morpain, Camille Decreus...L'influence de ces prestigieuses présences amicales fut à l'origine de son professionnalisme, et rend hommage à sa notoriété.
a) Carrière de concertiste:
Soliste des concerts
"Colonne" débute en 1900
"Lamoureux",
"de la Société Nationale de Musique"
"Pasdeloup" (dirigé par Rhené-Baton)
et de la "Société des concerts du Conservatoire" de Paris.
Il a donné de nombreux concerts et festivals en France(Angers-Concerts Populaires, Bordeaux-Société Sainte Cécile, Lyon-Société des grands concerts, Toulouse-Concerts du Conservatoire...) et à l'étranger(Angleterre, Espagne, Portugal, Suisse, Hollande, Monte-Carlo...)
b) Carrière de chef d'orchestre:
Fondateur des "Concerts symphoniques de Grenoble"-1907
Chef d'orchestre casino de la Bourboule 1913
Directeur de la musique et premier chef d'orchestre au théâtre national de l'Odéon, il conduit "l'Arlésienne" de Bizet, "Phèdre" et "les Erynnies" de Massenet, "André del Sarto" de Reynaldo Hahn...
A la création de "Taras-Boulba", opéra comique de Marcel Samuel-Rousseau, en 1919, il devient premier Chef d'orchestre du nouveau théâtre lyrique du Vaudeville, succédant à P.B. Gheusy.
Successeur de Pierre Monteux à la Direction musicale du casino de Dieppe,
il devient Chef permanent de l'orchestre symphonique de 1921 à 1927.
Armand Ferté a dirigé 234 concerts d'orchestre.
c) Carrière de Professeur Conservatoire de Paris
Suppléant de son maître Louis Diémer, au Conservatoire de Paris, pendant quelques années, il sera nommé Professeur de la classe de piano de 1927 à 1951, année de sa retraite, et poursuivra son oeuvre et ses compositions : la dernière, éditée en 1973, mentionne le titre de Professeur Honoraire au Conservatoire National Supérieur de Paris.
En vue d'illustrer la personnalité du Maître, écoutons, ici, deux "témoignages" d' élèves qui ont travaillé avec lui et citons deux allocutions dont les textes figurent dans ses archives privées:
.Geneviève Le Du a été présentée au Maître à l'âge de 10 ans. Elle évoque son admiration immédiate pour ce "grand professeur", intimidant, rigoureux, bienveillant. La pédagogie d'Armand Ferté a marqué sa carrière d'enseignante.
Jacques Castérède se souvient...
"Comment j'ai rencontré Armand Ferté, mes relations avec lui: Arès une tardive décision de me consacrer à la musique pour piano, en 1944-j'avais 18 ans-le professeur avec lequel je travaillais me conseilla de rentrer au "Conservatoire de Paris"(ainsi appelait-on, alors, cette célèbre école) dans la classe d'Armand Ferté qu'il avait en grande estime. Je passais donc, avec succès, les deux examens d'entrée obligatoires, et commençais l'année scolaire au début d'octobre 1944. La classe qu'occupait Armand Ferté était assez vaste avec ses deux pianos(dont l'un ne servait jamais). Il y avait deux cours par semaine qui regroupaient filles et garçons(peu nombreux). Le programme des cours était immuable: un "prélude et fugue" de Bach(clavier bien tempéré) que chaque élève choisissait à son gré, un mouvement d'une sonate de Beethoven(idem pour le choix). Restait le "morceau"(en général du 19è ou début du 20è siècle) choisi souvent par le professeur! Quand vînt mon tour, ignorant tout de ces particularités, je ne puis jouer ni Bach ni Beethoven, ce qui m'attira des remarques peu aimables! Heureusement, durant les mois qui suivirent, mes relations avec Armand Ferté se détendirent, de part et d'autre, et nous arrivâmes, au mois de juin, le mois des concours! Cette année, le morceau imposé était la "Barcarolle" de Chopin. L'oeuvre n'était pas celle de Frédéric que je préférais; mon interprétation s'en ressentit et je dus me contenter d'un 2ème accessit. Pendant l'année scolaire qui suivit(1945-1946), mes rapports avec Armand Ferté se modifièrent: l'on m'avait conseillé de prendre, assez régulièrement, des leçons particulières avec le "Maître", leçons qu'il donnait, chez lui, avenue de Villiers. Il disposait d'un grand appartement dans lequel il avait arrangé une pièce qui était son bureau, et qui abritait un beau piano à queue, placé de sorte que le pianiste(en général de ses élèves) tournait le dos au bureau où était assis le "Maître"...Je me souviens, pour l'avoir vécu, que lorsqu'un passage de ce qu'on lui jouait lui plaisait particulièrement, il l'approuvait d'un grognement: quand je l'entendais, cela me donnait des forces...j'étais dans la bonne voie! Parfois, lorsqu'il était de bonne humeur et disponible, il me racontait des histoires scabreuses sans se préoccuper de l'élève qui, dans le salon voisin, attendait son tour! En revanche, malheur à celui(ou à celle) qui l'avait fait attendre! il ouvrait la porte et laissait tomber d'un air glacial: "Vous êtes en retard!". Pour résumer, je restais dans sa classe pendant 4 ans, jusqu'à ce que j'obtienne mon premier prix de piano avec une oeuvre magnifique de Litz "Après une lecture de Dante". Il en était tout heureux...et, tout pouvait s'arrêter là! mais une autre piste m'attirait: la composition. Je fréquentais donc la classe "d'harmonie" puis celle de "contrepoint et fugue" et, bien sûr, celle de "composition". Sur ma lancée, je me présentais au concours pour le "Grand Prix de Rome" que j'obtins en 1953. Si je cite cette date et tout ce qui la précéda t, ce n'est pas par orgueil, mais parce que j'allais retrouver, sans le prévoir, Armand Ferté. Je me préparais tranquillement et, avant mon départ pour Rome, me mariais. Quelle ne fut pas ma surprise- je dirai même ma stupeur ?-de recevoir une lettre de l'Institut me signifiant qu'il m'était impossible de partir à Rome, car j'étais marié et que, seuls les célibataires pouvaient prétendre à ce séjour de 3 ans, à la Villa Médicis: c'était la catastrophe! Je m'en ouvris à Armand Ferté, chez lui, lors d'une réception entre amis. Il était catastrophé, mais, conformément à son tempérament fougueux, il prit l'affaire en main, et s'informa: on lui répondit que, seul, le Président de la République pouvait annuler cette clause stupide du célibat. Par un coup de chance, Armand Ferté put rencontrer, par l'intermédiaire d'un ami commun, la fille du président(qui était, à cette époque, René Coty) et qui lui dit: "je vais en parler à mon père" ,ce qui fut fait. Le Président Coty convint que cette condition de célibat était ridicule et la fit supprimer. Je pus, alors, partir à Rome, avec un an de retard, accompagné de ma femme et de ma fille. Désormais, aussi, depuis cette histoire, la présence des couples est admise pour les pensionnaires de la Villa Médicis. Voilà pourquoi Armand Ferté restera toujours présent dans ma mémoire, et surtout dans mon coeur." |
.Dans son allocution du 22 octobre 1961(jour "d'une affectueuse réunion, à l'occasion des 80 ans d'Armand Ferté, célébrés à Paris-17è"), Pierre Barbizet témoigne au "Maître" une "ferveur faite d'affection, d'admiration, et de gratitude"...Pour définir son professeur, il évoque particulièrement ce" nombre de fois" où ses élèves lui avaient entendu dire: "Je n'aime pas beaucoup cela, mais puisque tu le sens de cette manière, garde-le" ajoutant: "seulement, à ta place, je prendrai un point d'appui ici" ainsi la solution, précise Pierre Barbizet était "donnée, la petite idée baroque ou enfantine transformée en trouvaille". |
.Dans son allocution du 5 avril 1973, Monsieur Daniel Lesur, Inspecteur Général de la Musique au Ministère des Affaires Culturelles, rend hommage à la mémoire d' Armand Ferté, lors du 244è concert de" jeunesse et musique"(salle Cortot: Jeanne-Marie Darré, Annie D'Arco, Nelly Pasquier, le "Trio Pasquier" et Gilberte Lecomte ont interprété des oeuvres de Debussy, Saint-Saëns, Fauré ainsi que le "Lamento pour violoncelle" d'Armand Ferté). Monsieur Lesur lui fait éloge en ces termes: "il fut, pour nous tous, le plus sûr des guides, un Maître admirable... qui avait de la musique une connaissance aussi profonde qu'étendue, acquise, tant au clavier, qu'au pupitre de chef d'orchestre et à la table du compositeur"...
Titres et fonctions annexes:
Officier de la Légion d'Honneur
Officier des Arts et des Lettres
Titulaire de la Médaille d'argent de la Ville de Paris
Titulaire d'une décoration du gouvernement belge(Chevalier de l'Ordre de Léopold)-1962
Officier de l'Instruction publique et Membre du jury du Conservatoire
Action musicale personnelle:
Fonde l' "Ecole de piano Louis Diémer",dont il prend la direction, à la suite du décès de son Maître.
Membres du comité fondateur-1921: Madame Louis Diémer, Messieurs: Camille Saint-Saëns*, Henri Rabaud, Directeur du Conservatoire de Paris*, Georges Hüe*, Francis Planté, Edouard Riesler, Maurice Ravel, Albert Roussel, Max d'Ollone, Jean Huré , Louis Aubert, Rhené-Baton, Marcel Samuel-Rousseau, Louis Vuillemin, Alfredo Casella, Roland Manuel, Camille Bellaigue, Maurice Emmanuel, Emile Vuillermoz, Henry Prunières. (*:membre de l'Institut.)
Ces grands noms de la musique française conjugueront , dès le début du XX è siècle, leurs talents à ceux d'Armand Ferté avec "l'ambition de familiariser les élèves à l'admirable méthode du Maître, ayant formé, pendant plus de trente ans au Conservatoire, une pléiade de virtuoses"(extrait du document de présentation de l'Ecole Louis Diémer).
Fondateur de "Jeunesse et Musique": organisme ayant pour mission de donner à de jeunes premiers prix de Conservatoire National Supérieur de Musique, choisis parmi les meilleurs, l'occasion de se faire entendre du grand public. (cf annexe 1)
Deux cent quarante trois concerts ont été donnés ,depuis la fondation en 1942 jusqu'en 1973. Lors de son allocution(cf ci-dessus "témoignages") Monsieur Daniel Lesur souligne l'ampleur de cette action "apostolat en faveur de la jeunesse...qui porte en elle l'avenir de la Musique..."action qui s'est poursuivie," animée par Pierre Pasquier".
III. Le compositeur et son oeuvre
Il apparait qu'Armand Ferté ait édité 45 oeuvres, incluant: révisions, compositions ainsi qu'une"Anthologie" et une "Méthode de piano", reconnue pour son innovation pédagogique. Elles sont, ici, comptabilisées, en fonction des contrats signés avec cinq Maisons d'édition(Schott, Choudens, Durand, Lemoine et les Editions Musicales Transatlantiques-Paris); le tableau ci-inclus en propose une présentation panoramique: Clic ici pour retrouver l'oeuvre du musicien, agencée sous forme d'une base de données.
IV. Les secrets d'un
cartonnier
Au fond du long couloir de l'appartement parisien situé avenue de Villiers, la porte s'ouvre sur le bureau du "Maître"...une présence féline, celle de "Boléro", pose à nouveau son regard sur cette pièce à l'aspect "clair obscure", laissant revivre mobilier et objets. Juchée contre le mur, derrière le grand fauteuil, la bibliothèque conjugue les ouvrages reliés dédiés aux vies de grands compositeurs, aux thèmes chronologiques de l'histoire de la musique, et à la pédagogie ciselée par ses "Maîtres"; sur le bureau, le sous-main de cuir clair côtoie l'encrier de faïence ou trempent les plumes de couleur. Nombreuses sont les partitions: les caractéristiques des fonds privés se personnalisent de particularités chronologiques, thématiques, techniques qui privilégient leur acquisition. A titre d' exemple, ici, la pédagogie du "Professeur au Conservatoire" sélectionne oeuvres et musiciens inspirés par la Bretagne...ainsi ces partitions de Louis Vuillemin: "Soirs armoricains"("Au large des clochers, en rivière, carillons dans la baie, appareillage" ..."En Kerneo: les binious, sous les hêtres, Notre Dame de Kerinec...) ou encore celles de Rhené-Baton: "au pardon de Rumengol..." En Bretagne...retour du pardon de Landévennec...Vieille diligence sur la route de Muzillac" programmées à des auditions d'élèves d'Armand Ferté.
Tout proche, le "cartonnier" reflète encore une inspiration au souffle bien vivant: notes autobiographiques, volumineux courrier, papier à musique, programmes, dossiers d'archives et manuscrits...
Un tiroir, privilégié, plus encore, dans la magie du lieu, incarne rencontres, amitiés, complicités partagées avec les plus grands artistes de l'époque : photographies, dessins, autographes, lettres de félicitations et... manuscrits inédits signés de Louis Diémer, Reynaldo Hahn, Philippe Gaubert, Louis Aubert, Marcel Samuel Rousseau, Marcel Dautremer, Paul Bazelaire...
![]() ![]() ![]() Armand Ferté, Dieppe, 1920 Armand Ferté, croquis d' un ami Renée Marchal, épouse d'Armand Ferté,1920 |
a). Brochure "Armand Ferté, Pianiste, Chef d'Orchestre, Professeur au Conservatoire"
non datée, 24 p. ,photo, illustration, imprimerie G. Lagache, Nanterre, incluant:
Article 1-de Jean Huré relatif à A. Ferté ,"Pianiste", thème illustré par une sélection d'articles de presse parisienne, locale(Angers, Lyon, Bordeaux , Toulouse, Mulhouse, Le Mans, St Etienne, Troyes, Le Havre, Cherbourg, Valenciennes, Grenoble, Chambéry, Chateauroux, Sedan, Brive, Rodez, Aix-les-bains, Pau) et étrangère( Monte-Carlo, San Sebestian, Bruxelles, Mons, La Haye, Rotterdam, Scheningen, Genève) .Article 2-de Marcel Samuel-Rousseau relatif à A. Ferté, "Chef d'orchestre", thème illustré par une sélection d'articles de presse parisienne et locale(Bordeaux, St-Etienne, Caen, Grenoble, Cannes, Dieppe).
b).Article de René Dumesnil, Le Monde 6/6/1953:"réflexion sur une méthode de piano d'Armand Ferté". L'auteur souligne les caractéristiques de la pédagogie du musicien articulée sur "le retour au bon sens"..."la nécessité de tout débutant de devoir s'investir dans un effort personnel"...et celle de" devoir orienter tout élève vers des oeuvres de qualité". Il rend éloge au talent d'une pédagogie publiant "autant d'esprit que de savoir."
c).Article extrait de la rubrique nécrologique du "Courrier Musical de France", Juin 1973 qui "rend hommage à Armand Ferté, pianiste, chef d'orchestre, fondateur de "jeunesse et musique", compositeur de nombreuses pièces pour piano, dont une méthode et une Anthologie".,
2.cap web
Parmi les références "web" à signaler, pour découvrir des ressources propres au domaine musical:
.le site de Jacques Castérède (ancien élève d'Armand Ferté, cf ci-dessus, son témoignage) jacquescasterede.wordpress.com
.une adresse mail: jeanpierre.vignon@paris.fr la médiathèque du CRR(Conservatoire à Rayonnement Régional) 14 rue de Lille 75009 Paris propose un fonds de partitions, ouvrages, périodiques, C.D. ... (consultation sur place) .
.un autre site: www.pianobleu.com
Des compléments de recherches en sites-ressources figurent également à la rubrique "Cap web" de la collection "Doclibre". Consulter les dossiers:
N1/2009 MARCEL DAUTREMER, Musicien du XXè siècle
N°2/2009 RADE DE BREST, Clic sur page 3
N°4/2010 MUSICIENS CLASSIQUES ET MUSICIENS EN UNIFORMES
VI. Conclusion et remerciements
Sous l'éclairage de l'écriture numérique, la présence d'Armand Ferté, maître de la mélodie et de l'art du doigté, reste encore bien vivante; la lumière de son savoir faire nous incite à comprendre combien elle éclaire, encore, des générations de pianistes, attentives au témoignage intense transmis par son enseignement, incarné par un fonds d'archives, reflétant tout son talent.
Merci à celles et ceux qui ont contribué à la réalisation de cette publication, à celles et ceux qui restent à l'écoute d'Amand Ferté, ses proches, ses amis, ses élèves et leurs familles...
annexe1-jeunesse et musique
annexe2-audition
© Tous droits de reproduction réservés. Dossier publié en décembre 2010